Les premiers pas de Davy Sum sur le circuit ATP

 

Le dernier de la bande par Christophe Schnepp des DNA : http://www.dna.fr/sports/2011/12/30/le-dernier-de-la-bande

 

Mathieu, Herbert, Olivetti, Steger, Pepe, Groll, Vogt et Jeuch sont les Alsaciens à évoluer actuellement ou dans un passé récent, au sein du circuit de l’ATP. Dans leurs pérégrinations à travers les tournois, ils ont été rejoints depuis l’été dernier par le Strasbourgeois Davy Sum (-15, Ill TC).

ALLER VOIR SI L’HERBE est plus verte ailleurs est une vertu. Choisir de s’expatrier pour progresser est un acte courageux et réfléchi. Ces qualificatifs conviennent à Davy Sum (21 ans), l’un des ténors du tennis alsacien de retour au bercail depuis le printemps dernier après avoir passé quatre ans entre l’Alsace et les Etats-Unis.

Quatre ans d’études aux Etats-Unis

Né à Strasbourg, Davy se familiarise avec le tennis par son père et Alban son frère aîné. C’est au TC Lingolsheim, sous la houlette de Bertrand Perret, qu’il prend son envol et décroche des titres de champion d’Alsace chez les jeunes.

Il passe son Bac S au lycée Marie-Curie de l’Esplanade. Classé 1/6, c’est le moment de prendre une décision importante. « En France, il est difficile de concilier des études poussées et le tennis à haut niveau », résume-t-il. Mais aux Etats-Unis, c’est possible.

Le choix de s’exiler Outre-Atlantique a été payant. Davy Sum pose ses raquettes dans l’état de Caroline du Nord, dans la ville de Buies Creek, à l’université de Campbell dont l’emblème est un chameau. C’est là où il va devenir « Bachelor » après avoir décroché un diplôme en économie et marketing.

C’est là-aussi où il va travailler dur sur les courts et progresser rapidement grâce à la flexibilité du planning. « Jamais auparavant, je ne m’étais entraîné de la sorte. C’était un peu le rythme d’un Pôle espoirs. »

En mai 2011, arrivé au terme de son cursus, diplôme en poche, c’est à nouveau l’heure des choix.

Intoxication alimentaire en Lituanie

« Je ne savais pas trop quoi faire, se souvient-il. Je pouvais continuer en Masters mais la compétition n’était plus possible. »

Il opte pour la rentrée définitive en France où il est alors classé -4/6. Ses victoires aux tournois d’Ostwald (26 juin), Illkirch (10 juillet) et Saverne (14 juillet) signent son retour gagnant en Alsace. « J’ai vraiment bien joué », se souvient-il.

Le grand tournant intervient quelques jours plus tard lorsque le « team » Herbert (Pierre-Hugues le joueur et Jean-Roch le coach) lui propose de l’emmener dans les pays baltes pour découvrir les tournois Future et faire office de sparring-partner.

« C’était une très bonne opportunité et une belle expérience. De plus, étant classé -4/6, je pouvais jouer les qualifications de ces tournois ». Ce qu’il fait à Vilnius (Lituanie) où il réussit à sortir de ces « qualifs ». Puis il bat un Suédois au premier tour du tableau final ce qui lui donne son premier point ATP. Coup d’essai, coup de maître !

La suite est moins drôle : après cette victoire, Sum est victime d’une intoxication alimentaire. « Je me suis évanoui. Je pars à l’hôpital où je finis sous perfusion… Le tournoi est terminé pour moi. »

La semaine d’après, il est à Jurmala, en Lettonie. Il a le feu vert des médecins et gagne son premier tour des qualifs par abandon de son adversaire, victime lui aussi d’une… intoxication alimentaire. Sum entre à nouveau dans le tableau final où il prend une «tôle» contre le Letton Juska au 1 er tour.

Du plaisir au TC Plaisir

Lancé dans le grand bain, il découvre les exigences de ce niveau, les joies des victoires, les longs voyages (où il s’entraîne avec ses tours de cartes à jouer) et l’obligation de savoir bien s’organiser. En septembre, il passe un tour au Future de Mulhouse avant de vivre ce qui est, à ce jour, le plus grand moment de sa carrière naissante.

«Le tournoi du TC Plaisir est le plus abouti à ce jour, raconte-t-il. Je sors des qualifications et j’arrive jusqu’en quart de finale où je mène 6-3, 4-4 contre Forcin avant de perdre. Au tour précédent, contre Reix, j’avais sorti un super match.»

Puis ce fut Leimen (Allemagne) où il est repêché au dernier moment («J’étais à la douche ! ») pour le tableau final.

Fin octobre s’arrêtent ses états de service. Davy Sum est blessé à l’adducteur. Le repos et les soins s’imposent. Le 18 décembre, il réapparaît en interclubs avec l’Ill TC mais ce n’est pas encore la grande forme. Le prochain essai est prévu début janvier dans le tournoi de son nouveau club.

«Tant que je progresserai, j’insisterai»

Dans l’optique où les voyants repassent au vert, il espère bien enchaîner avec les Future de Bagnoles, Bressuire et Feucherolles.

Si Lionel Romann s’occupe de sa préparation physique, Davy Sum n’a pas de coach attitré. « Ce serait bien mais ce n’est pas gratuit…» Dès que possible, son père vient le voir jouer. «Son avis m’est important».

Le Strasbourgeois n’est pas effrayé par cette solitude qui est le pain quotidien d’une très grande majorité de joueurs.

Physiquement, il sait où se renforcer. Dans le jeu, il a appris qu’être trop défensif coûte de l’énergie et qu’il faut posséder un service efficace et régulier. «J’ai envie de continuer, dit-il. De tenter cette aventure sur un ou deux ans. Tant que je progresserai, j’insisterai.»

par Christophe Schnepp des DNA.

 

Bon jeu.